Le jugement est un bel exemple d’attitude qui peut se décliner en version yin et en version yang. Pas besoin de chercher midi à 14h pour trouver son aspect yang. Lorsque nous jugeons une personne, nous sommes dans l’action, nous posons un acte : nous donnons notre avis. Et peu importe que ce soit pour couvrir l’autre de louanges ou le descendre en flammes, dans les deux cas c’est un jugement.
Voilà pour les différentes facettes yang du jugement. Mais qu’en est-il de la facette yin, à savoir le fait de se sentir jugé.e ?
Se « sentir » jugé.e, pas « être » jugé.e.
La nuance ? Lorsqu’on est jugé.e, on n’est pas impliqué.e. C’est juste la suite logique de l’action yang d’un inquisiteur à la petite semaine, mais en réalité, ça ne nous concerne pas, ça ne nous touche pas.
Se sentir jugé.e est la véritable facette yin du jugement car, dans ce cas, on a un rôle et un rôle yin, puisqu’on reçoit, on accueille, on donne de la place à l’opinion et à la critique de l’autre dans notre vie.
Et pourtant. Au risque d’en faire hurler certain.e.s, rien ne nous oblige à être sensible à la critique d’autrui. Car si quelqu’un nous critique, voire nous insulte, cela ne dit rien de nous et tout de cette personne.
Puisque la réalité objective n’existe pas et que tout est affaire de perception, le jugement dont on fait l’objet n’est jamais que le résultat des perceptions subjectives d’un individu à notre encontre, ou de sa volonté de nous blesser (dans ce cas, on peut carrément le remercier d’avoir tombé le masque et commencer à réfléchir à à la façon de se protéger d’une telle relation toxique).
Enfin, lorsqu’une personne se permet de relever l’un de nos défauts, c’est bien souvent parce qu’elle-même est incapable de voir cet aspect-là de sa propre personnalité. L’effet miroir lui est tellement insupportable qu’elle en vient à tenir des propos désobligeants. Encore une fois, ça n’a donc rien à voir avec nous.
Bien sûr, une critique peut aussi être constructive, destinée à nous faire progresser. À ce type de critiques, nous pouvons laisser notre porte ouverte, tout en la fermant aux autres formes de jugement. À nous de faire le tri. Et de garder toujours à l’esprit l’un des quatre accords toltèques : n’en fais pas une affaire personnelle.